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Shoot and Kill
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20 juin 2005

Sin City, 2005, Frank Miller et Robert Rodriguez, USA

sin_citySynopsis :
Z'avez qu'à lire les comics !
Tome 1, 3 et 4. Au boulot !

Adapter Sin City au cinéma, c'est le serpent qui se mord la queue. Frank Miller a été le premier à penser ses BD's comme des films, à concevoir ses découpages selon le format Scope, à utiliser les codes cinématographiques pour les épurer au maximum afin d'obtenir des intrigues simples destinées avant tout à créer une atmosphère plus qu'une histoire. Frank Miller est un forçat du travail. Pour Sin City, contrairement à ce qu'on pourrait penser, il dessine l'intégralité des cases, tout les plis, les ombres puis seulement pose les aplats noirs par dessus. Une méthode compliquée mais obligatoire pour ressentir vraiment
la douleur qui ressort du comics. Miller souffre, et nous aussi. Avant Rodriguez, quelqu'un avait déjà pensé à le faire : Sam Raimi. Mais trouvant la difficulté était trop grande, il abandonna rapidement. Alors quand le nom de Robert Rodriguez fut prononcé, pas mal de personnes (moi y compris) commencèrent à rédiger leur testament car la mort était proche. Surtout que depuis les scénarios de Robocop 2 et 3, Miller était parti loin d'Hollywood, se sentant trahi. Pourtant je trouve qu'Irvin Kershner a fait du bon boulot avec l'épisode 2 mais mon avis, on s'en bat un peu les testicouilles hein ? Si allez, dites-le franchement. Mais ô surprise, il accepte de participer au film sous les suppliques de Rodriguez et devient même co-réalisateur. Hop, on sort le testament du tiroir et on prépare le briquet.
Pas de script pour le film, toute l'équipe s'en vante, on tourne avec la BD sur les genoux. Le story-board ce sont les cases et les dialogues, les bulles. Enfin dialogues....tout comme le comics, les 3/4 du film sont en voix-off. D'où un certain mysticisme inhérent au style Miller. Le point positif pour les fans de Sin City qui ont aimé le film : adaptation totale, respect de l'oeuvre, tout est identique. Le point négatif pour les fans de Sin City qui ont détesté le film : adaptation totale, respect de l'oeuvre, tout est identique et donc : aucune vision de cinéaste, du vide en gros. Mais ça, c'est la raison officielle de la haine de certains pour le film (je ne citerai pas Mad Movies qui a perdu pas mal de crédibilité à mes yeux avec leurs critiques). Un nom et tout devient clair : Robert Rodriguez. Sans même chercher à comprendre, l'homme aux 10 000 activités tente quelque chose, ça ne peut être que raté. C'est bien dommage vu le boulot formidable qu'il a fait avec ce film. Enfin un polar burné, jusqu'au-boutiste, hard-boiled et finalement épuisant de par le KO qu'il procure à la fin du générique. Tous les acteurs sans exceptions sont impliqués à fond dans le film. Enfin si, il faut bien que quelqu'un se démarque et sans aucune surprise, la lauréate est : Jessica Alba. Elle arrive à exprimer le RIEN, le VIDE, le NEANT total, à la fixer trop longtemps on entend la mer. Mickey Rourke EST Marv, Clive Owen EST Dwight McCarthy, Bruce Willis EST Hartigan. Et encore, là je ne parle que des trois persos principaux mais quand je vois Nick Stahl en Roark/Yellow Bastard, je me dis que c'est décidément un des acteurs les plus doués du moment. Il suffit de voir la série Carnivale pour le comprendre. Putain mais proposez-lui des super rôles !
Afin de ne pas se retrouver avec un bête film à sketchs dans la tradition de Creepshow ou La Quatrième Dimension, Rodriguez a scindé l'arc avec Bruce Willis en deux et ajouté une minuscule intrigue avec Josh Hartnett ( LE faux-pas du film. Josh Hartnett dans l'univers de Miller....et pourquoi pas Frédéric Diefenthal dans [French Connection 3 tant qu'on y est ...). Mais malgré une tentative d'entrecroiser les histoires à l'aide de personnages que l'on retrouve dans les différents "tomes" du film, ça reste extrêmement linéaire. Contrairement à Pulp Fiction par exemple. D'ailleurs on aurait tort de comparer Sin City à un film de Tarantino sous-prétexte qu'il réalise une séquence (plutôt réussie il faut bien l'avouer, avec une utilisation splendide des couleurs et extrêmement intelligente du son). Ici, si humour il y a, il est brut de décoffrage, pas d'auto-dérision, d'impression d'assister à du slapstick. On a affaire à un vrai film noir. Une chose est sûre, ce n'est pas avec son prochain film que Rodriguez va pouvoir égaler ce petit bijou (Shark Boy and Lava Girl aka Spy Kids au pays des merveilles).
Totale réussite.

Trailer

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