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Shoot and Kill
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Shoot and Kill
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15 novembre 2005

Elephant, 1989, Alan Clarke, UK

elephant

Synopsis :
Marche, voit, tue.

Redécouvert récemment pour avoir influencé (au niveau formel et de la violence froide et clinique) l'oeuvre au titre homonyme de Gus Van Sant, Elephant est surtout le dernier film d'Alan Clarke, un des réalisateurs britanniques les plus importants de sa génération. Son style est aisément reconnaissable : longs plans-séquences, photo crue et approche quasi-documentaire des sujets traités (la vie de jeunes en maison de correction en plein Thatcherisme dans Scum par exemple). Elephant n'échappe pas à la règle et trouve même le soin d'extrêmiser cette démarche. C'est peut-être pour cela qu'il n'a plus rien fait ensuite, il avait été atteint ses limites. Mais ici, si la forme reste la même, ça expérimente pas mal sur le fond.
Pendant 37 minutes, on suit des hommes avançant en pleine rue ou dans des bâtiments pour approcher leur victime, la dessouder à l'arme feu froidement et implacablement, comme si ce n'était qu'une corvée de plus, et repartir de la même façon. Aucune émotion sur leur visage, ils devaient le faire et c'est tout. Ne restent des victimes qu'un corps inerte, un bête objet qui n'a pas eu le temps de réagir. Une mort rapide et sans chichis (tant mieux, ça colle aux dents). On peut largement imaginer que Clarke stigmatise ici les méthodes de l'IRA mais ce n'est jamais explicite : cela peut se dérouler n'importe où et n'importe qui peut être à la place des assassins. Les séquences se suivent sans véritablement se renouveler. Les lieux changent, la configuration de l'espace aussi par conséquence, mais le contexte est à chaque fois le même. On a beau savoir à l'avance ce qu'il se passe, on reste fasciné. Car c'est le mot qui convient le mieux je pense, Elephant est fascinant. Répétitif, lassant mais fascinant. La réaction d'être lassé est voulu par Clarke ; à la fin du métrage, les morts ne nous font plus aucun effet, on est presque blasé. Cette réaction est dangereuse mais démontre bien la pensée des hommes qui commettent ces meurtres : bof, c'est qu'un de plus. On peut y comparer la démarche d'un Haneke qui nous met face à nos propres réactions quand il s'agit de la violence. La complaisance ou l'indifférence sont sûrement ce qu'il peut nous arriver de pire. Les premiers films du réalisateur autrichien le prouve à la perfection.

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Commentaires
D
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