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Shoot and Kill
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8 juillet 2005

Bilan Coréen - Part Three B : les biens mais pas top bis

futureofmen_2004_01_tLa femme est l'avenir de l'homme, 2004, Hong Sang-Soo
Premièrement, je m'indigne contre le titre avec lequel je ne suis absolument pas d'accord : si l'homme a un avenir, il est plutôt à chercher du côté des ours qui, avec leur fourrure et leur force, ont la capacité de vivre dans un milieu hostile, chose utile après un holocauste nucléaire, alors que les femmes non. C'est dit. Ensuite, le film est décevant. Après une trilogie branlante mais remarquable et le formidable Turning Gate, Hong Sang-Soo extrémise sa démarche et propose une oeuvre au degré d'épure presque imbuvable. Ce n'est pas donné à tout le monde de faire du cinéma contemplatif sans que ça en devienne ennuyeux. Certes, l'utilisation du hors-champ et le travail sur le cadre sont magnifiques mais la volonté du réalisateur de déconstruire temporellement son film, de le parsemer de multiples trous narratif rend le tout un brin précieux et superficiel. Compliquant à outrance une intrigue qui n'en demandait pas tant (réflexion sur le jeu de la séduction, le sexe), Hong Sang-Soo s'embourbe. Restent 3 acteurs épatants de simplicité qui réussissent à rendre le film moins chiant qu'il ne l'est réellement. Et c'est déjà un exploit.

muttboy_2003_01_t1Mutt Boy, 2003, Kwak Kyung-Taek
Après 2 films commerciaux dont un des plus grands succès coréens de tous les temps (Friend), Kwak s'essaie à un cinéma plus intimiste mais néanmoins grand public. Jeong Wu-Seong (méconnaissable) incarne Cha Cheol-Min, un jeune homme plutôt simplet qui n'a jamais connu la présence d'une mère et qui vit donc seul avec son père, policier. Souvent au commissariat, les collègues de son père sont comme des oncles pour Cheol, ce qui lui vaut les moqueries et les insultes des jeunes du coin. Le ton du film est assez particulier, oscillant entre drame et comédie destabilisante (doit-on rire ou pas ?), et on peut regretter que le potentiel dramatique amorcée par la séquence du chien ne soit pas poussée plus loin vu l'impact émotionnel qu'elle a sur le spectateur (moi en l'occurence). Mutt Boy est sûrement inférieur à Champion, le meilleur film de Kwak, mais reste touchant de par sa sincérité évidente.

mybossmyhero_2001_02_tMy Boss, My Hero, 2001, Yun Je-Gyun
On a là une comédie coréenne lambda avec son pitch de départ simple et con (un jeune leader de gang est obligé de retourner au lycée pour avoir son diplôme, ses supérieurs le jugeant trop stupide) prétexte à une enfilade de gag en rapport avec le sujet. C'est symptômatique d'une grande partie de la production commerciale nationale : on a pas une histoire bien écrite parsemée d'anecdotes pour la rendre plus attrayante, mais des anecdotes servant à coller entre elles les différentes scènes du film un peu à l'arrache. My Boss, My Hero s'en sort plutôt bien dans le genre même si la dernière demi-heure tombe dans le bordel le plus total (mais est-ce que les scénaristes savaient comment finir le film ?) avec une succession de bastons sans queue ni tête. De toute façon on s'en fout, le film respire la bonne humeur et permet de passer un bon moment.

My Little Bride, 2004, Kim Ho-Joonmylittlebride_2004_01_t
Ohhhhhhhh, une CRC ! Ca faisait longtemps. On rappelle le principe : un homme, une femme (chabadabada), ils ne s'aiment pas, tous les opposent et à la fin ils s'emballent (hé oui, pas de sexe dans un film grand public, les coréens ne font pas l'amour, c'est sale), sans oublier LA variante selon le film (machin a un bec-de-lièvre, truc pue des pieds, bidule est le patron d'un syndicat russe embauché par la Corée du Nord pour propager un virus nommé "Komunysm" dans l'eau du réseau souterrain sud-coréen). Ici, la variante est la suivante : un vieil homme très malade fait part d'une promesse qu'il a faite à son vieux compagnon de bataille mort au combat : que leurs enfants se marient ; n'ayant eu chacun que des fils, la promesse passe une génération et tombe sur un étudiant de 25 ans et une lycéenne de 15 ans, qui n'ont d'autre choix que d'accepter le mariage pour remplir cette promesse faite par le grand-père... C'est mignoooooooooon ! Alors évidemment, ça plait ni au garçon, qui n'a pas que ça à faire de s'encombrer d'une gamine, ni à la fille, qui ne veut pas de ce type de responsabilités à son âge. Evidemment, à la fin il ne s'emballent pas, restons politiquement correct que diable, mais ils s'adorent (ahhhhhhhhhhhh). Et nous, on est tellement cons qu'on en redemande. Encore ! Encore !

myteachermrkim_2003_01_tMy Teacher, Mr. Kim, 2003, Jang Gyu-Seong
Comme vous avez pu le remarquer, les producteurs coréens aiment les titres en "My" (My Wife is a Gangster; My Boss, My Hero; My Little Bride), ça permet aux spectateurs de se sentir impliqués. Ceci était une parenthèse mûrement réfléchie. De quoi ça cause ? On a un donc un professeur, Kim Bond-Du, devant choisir entre démissionner ou être muté dans une école de campagne. Il atterrit alors dans un minuscule village de montagne avec sa primaire comptant pas moins de 5 élèves ! Formidable. Bond (ancien agent secret du MI5), citadin lambda, égoïste, fourbe et calculateur, va tout faire pour retourner à Séoul. On peut différencier trois parties bien distinctes dans le film :
1 - la comédie pure à base de villennies en tout genre, de grimaces et de coups bas, puis
2 - le moment où Bond se rend compte qu'il aime ses élèves, c'est touchant et joli, puis
3 - la pathologie larmoyante exacerbée quand Bond apprend qu'il peut retourner à Séoul.
Cette dernière est affreuse, j'ai rarement vu aussi pathétique dans la tentative de faire pleurer. Et en plus....euh....non rien....pfffffff c'est les gonzesses qui chialent.....

ohbrothers_2003_01_bOh ! Brothers, 2003, Kim Hong-Hwa
Mix entre Rainman, pour le golden-boy égocentrique qui apprend l'existence soudaine d'un frère, et Jack, le frère vieillissant physiquement plus vite que la normale (à 10 ans il en parait 40), Oh ! Brothers est une comédie dramatique passée inaperçue lors de sa sortie. C'est plutôt dommage vu le nombre de qualités qu'elle possède. Lee Beom-Su et Lee Jeong-Jae sont impeccables et jouent pour beaucoup dans la réussite du film. A savoir qu'il s'agit du premier rôle "comique" de ce dernier, plutôt cantonné aux drames purs et aux romances plus ou moins indigestes. Comme d'habitude, les scénaristes parviennent à nous caser une histoire de gang pour ajouter LE côté polar qui va bien mais également cautionner certaines séquences d'actions. Une scène à retenir en particulier : quand le frère malade se déguise en Chucky, c'est à se plier en deux (une photo ici). L'évolution de la relation entre les deux frères est assez bien fichue, il fallait mieux, c'est quand même là dessus que repose le film.

battlefield_2003_03_tOnce Upon a Time in a Battlefield, 2003 Lee Joon-Ik
Nous sommes en 660. Un conseil de sages s'est réuni au milieu d'une forêt. Soudain, des insultent à base de bitch, motherfucker et asshole fusent. C'est quoi ce bordel ?
Véritable ovni dans la production coréenne, Hwansangbeol (le titre original) peut surprendre. Gros délire mélangeant film historique, Tex Avery, gags à la ZAZ, destabilise au premier abord. Tout n'est pas en osmose et pas mal de trucs tombent à l'eau, mais le fim est rempli à ras bord d'idées formidables qui nous permettent de lui pardonner ses erreurs. On a le droit à une brochette de séquences mémorables : le combat d'insultes et de gestes obscènes entre les deux camps (on se croirait dans Monkey Island), la partie d'échec à échelle humaine, la bataille finale. Bataille finale qui dépareille du reste d'Hwansangbeol puisque totalement premier degré, über-sérieuse et très violente. Le casting est constitué de stars nationales (Jeong Jin-Yeong, Park Joong-Hoon, Lee Moon-Shik, Ryu Seung-Su, Lee Won-Jong) qui se défoncent tous pour communiquer leur joie à être dans le film. Et ça marche plutôt bien.

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Commentaires
J
Nan, La femme est l'avenir de l'homme n'est pas décevant, il poursuit et radicalise la mise en scene de Turning Gate, d'ailleurs il n'est pas si contemplatif...<br /> <br /> Bon ca c'était pour le coté pas d'accord (bien vu pour la déconstruction tempoerlle et les hors champs par contre), sinon j'en apprend énormément, (sauf sur HSS donc), ma towatch liste s'allonge de titres barbares, et c'est tant mieux !!<br /> <br /> Super blog, chapeau !
R
ça donne envie tout ça.
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