Ginger Snaps : Unleashed, 2004, Brett Sullivan, USA

Synopsis :
Contaminé par le sang de sa défunte soeur, Brigitte tente d'échapper à sa future condition de bête sauvage en même temps qu'à un furieux loup-garou désirant s'accoupler avec elle. Retrouvée inconsciente en pleine rue, elle est accueillie dans un centre pour jeune toxicomane après que les médecins aient pris les fioles d'antidote pour de la drogue et les multiples coupures aux bras (faites pour empêcher la propagation trop rapide du "virus" dans le sang) pour des tentatives de suicides.

Deuxième volet de la trilogie, Unleashed est sans conteste le plus réussi. La confrontation de l'actrice principale avec le milieu hospitalier est une idée bienvenue qui permet au film de se démarquer de ses collègues. De toute façon, jamais cette séquelle ne cède à la facilité car les clichés sont habilement déjoués (personnages mourant quand on ne s'y attend pas, retournements de situation pas du tout gratuits, évolution de l'histoire plutôt surprenante). C'est la partie la plus intéressante du film de par la présentation des personnages, au caractère plutôt étoffé, et la mise en place des enjeux. Ghost, la gamine mystérieuse qui campe auprès de sa grand-mère brûlée au dernier degré, Tyler (non j'ai oublié ma montre), le gardien qui permet aux filles de retoucher à leur substance favorite en échange d'une faveur sexuelle (joué par Eric Johnson, le petit copain de Lana dans Smalville, oui c'est pas une référence je sais), Alice, l'ancienne junkie qui s'occupe à présent des filles, autant de personnalités assez ambigües. Emily Perkins, qui incarne Brigitte, est formidable, encore plus que dans le premier volet. Il faut la voir couper le bout de ses oreilles pointues au tesson de verre. C'est dommage en fait, je la trouvais plutôt jolie comme ça. Mon amour pour les êtres maléfiques sûrement. Son physique pouvant la rendre très mignonne durant une séquence et presque laide la suivante la rend réellement très intriguante. J'aimerais beaucoup la voir plus souvent au cinéma.
Le film est clairement scindé en deux parties distinctes : le centre hospitalier et le maison de Ghost. Le rythme faiblit un peu après la fuite de Brigitte et Ghost, mais l'intérêt non. L'amitié qui se crée entre ces deux filles est touchante. L'une apprécie que l'on comprenne sa situation, que quelqu'un reste à ses côtés et l'autre est heureuse de connaitre un "personnage de bande-dessinée". Les comics sont d'ailleurs très présents tout le long du film, presque comme un fil rouge. Le loup-garou est plus présent dans Unleashed que dans le premier film de la trilogie, c'est surtout dû au fait que le budget a été quelque peu revu à la hausse. On a donc le droit à un mélange de CGI et d'animatronique de plutôt bonne qualité. Mais tout comme son prédécesseurs, il ne joue qu'un rôle secondaire servant à montrer avant tout les troubles qui agitent la personne contaminée. Et les autres également. Un point négatif tout de même : la mise en scène clippesque lors des séquences gore pour éviter une trop forte interdiction au film. Dommage.
A noter un final réellement surprenant et déroutant. Faut du cran pour conclure le deuxième volet d'une trilogie de cette façon. Jubilatoire.

Petite anecdote sympatoche : le film que regardent à un moment donné les filles en cure n'est autre que Nothing de Vincenzo Natali (Cube, Cypher) qui était storyboarder sur Ginger Snaps.

Trailer international
Trailer canadien (fait avec du sirop d'érable)