Pterodactyles (Pterodactyl), 2005, Mark L. Lester, USA
Synopsis :
Le combat sans merci d'étudiants musclés contre des sauriens pas cool cool.
Le survival bestial est un sous-genre que j'apprécie particulièrement. Quand il est bien fait. Dernièrement, Frankenfish m'avait bien plu dans le genre, alors pourquoi pas Ptérodactyles. Parce que c'est naze ? Ah ok. Après une intro fascinante de médiocrité, on nous présente le groupe paléontologique de façon à ce que ces jeunes gens puissent nous être sympathiques. Le problème, c'est qu'à aucun moment ce n'est le cas tellement ils sont creux, mal écrits et mal interprétés. On a un playboy à lunettes (car un scientifique doit porter des lunettes pour s'enlaidir volontairement et aussi parce que regarder trop souvent au microscope altère la vision, c'est inévitable), un couple pro-E.T's, un baroudeur (le chef), une baroudeuse (la lèche-cul du chef) et une pouf avec décolleté pigeonnant et mini-short rose (jusque là j'avais confiance en ce film), panoplie parfaite pour creuser la roche au piolet. Niveau expédition de folie, ça vous ferait rougir un Rasmussen tout ça. Une question qu'on peut se poser est : que font ces américains en Turquie ? Est-ce un pays particulièrement riche en fossiles du jurassique ? "Ben oui puisque y a des ptérodactyles qu'il est con" n'étant pas une réponse valable. Des ptérodactyles numérique en plus qui, à l'inverse de leurs ancêtres, ont un pouvoir spécial qu'ils utilisent assez fréquemment dans le film qui porte leur nom (bel hommage) : le clipping. Ils peuvent en effet passer la tête à travers les murs pour becqueter leurs proies. Formidable ! Ils ont bien l'air con les arrières grands-parents maintenant. Oui alors la Turquie. Ben simplement parce que la main d'oeuvre, et les tournages en général, est plutôt bon marché.
On a déjà quelques indices nous permettant de dire qu'un joli nanar se profile. Quand soudain, l'apparition d'un homme à l'écran nous fait oublier toute hésitation. Cet homme, c'est Coolio. Sa présence au casting d'un film rajoute directement 5 points sur l'échelle de l'étron filmique intersidéral. Mais étudions de plus près ce phénomène inexpliqué et inexplicable :
Grâce à une palette d'expressions variée et une gestuelle acquise au cours de
son bref passage à l'Actor's Studio, Coolio nous implique dans ses réflexions de
façon à nous faire vivre le film comme si on y était. Pour accentuer ceci, il utilise sa
légendaire technique oculaire visant à exprimer des sentiments tels que la surprise
ou la colère. Un acteur complet donc. Comme le riz. Mais en moins collant.
En plus d'être un véritable mime moderne, Coolio se permet d'être incroyablement à l'aise dans les scènes d'action les plus difficiles :
La guerre comme si vous étiez. Merci Coolio.
Dans le rôle du baroudeur, Cameron Daddo. Le Rollie Tyler de Fx, Effets Spéciaux (la série, pas les films. Le 1 étant fortement sympathique avec Brian Dennehy dans le rôle du flic bourru mais sympa). Tu m'étais sympathique Cameron, déjà parce que si on remplace la particule "er" de ton prénom par un "i" on obtient camion (ce qui est drôle non ?), mais surtout parce que j'étais fan de cette série et que tu jouais le mec cool à la perfection. Avec tout tes gadgets sensas, t'étais le MacGyver des 90's, mon nouvel idole. Sauf que j'ai jamais eu de t-shirt de toi mec, je le regrette d'ailleurs. Ca t'aurait peut-être empêché de tourner dans de telles ignominies qui sait (Drive Time Murders, Anthrax, joli palmarès). Bon, j'ai vu Pterodactyles en VF, ça aide pas des masses. Mais quand même, oh !
Ca partait d'un bon sentiment avec ce montage parallèle paléontologues en vadrouille/militaires en mission, on multiplie les enjeux par deux, impec. Sauf que dès que leurs chemins se rejoignent, c'est la cata. "Dès le début en fait" me dites-vous ? Oui c'est vrai. Pourtant, un prisonnier dangereux croisant la route de ptérodactyles en furie, ça devrait faire des étincelles. Il aurait pu leur faire un speech et devenir leur chef ou en chevaucher un et s'enfuir, je sais pas moi. Hé ben non, il est attaché tout le long du film, n'amorce aucune situation intéressante, en gros : il ne sert à rien. Et les effets gores alors ? Hein, le gore, il est où le gore ? 3 effets numériques horrible (et encore, deux fois le même), un mannequin coupé en trois et quelques tripes, voilà à quoi ça se résume. Reste une arme utilisée par les militaires et appellée Attawan (je tente la retranscription phonétique) qui consiste en une visière reliée par infra-rouge à un lance-roquette et qui permet de guider le missile en fixant l'objectif. Pas mal. Très con mais pas mal.
Pour résumer, Pterodactyles c'est (en plus d'être moche et naze) :
Un rocher en plastique qui se soulève quand on s'asseoit dessus.
MAIS AUSSI :
Un mannequin coupé en trois filmé sous tous les angles
pour bien montrer à quel point il est mal fait.
OU ENCORE
Un homme qui rentre sa tête dans un crâne de ptérodactyle pour
lui renifler le cerveau ou faire de la télépathie ou fusionner avec
lui ou je sais pas quoi encore de super sympa.
Le point positif de Pterodactyles, c'est qu'il n'est jamais ennuyeux à regarder de par le fait qu'il se passe toujours quelque chose d'incroyablement nul à l'écran. Contrairement aux prods Nu Image qui sont parfois drôles mais souvent chiantes. Et dire que Mark L. Lester est le mec qui a fait Commando... mais même les scènes d'action sont mal branlées. Je ne sais pas ce qu'ont fumé les gars de Mad avant de rédiger leur critique DVD mais ça devait être costaud. "Meilleur direct-to-video de l'année", euh....ok.
"Il faut mettre une stratégie au point, nous avons trop de pertes" a dit Coolio dans un sursaut de lucidité (quel homme ce Coolio !)
"J'ai plus de trous dans le corps qu'un panneau de signialisation au Texas" a dit un futur mort au sens de l'humour acéré.
Addendum de dernière minute destiné à assouvir les pulsions de mon confrère Moogly25 :