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Shoot and Kill
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20 juillet 2005

Blood and Bones, 2004, Sai Yoichi, Japon

blood_and_bones1
Osaka, quelpart entre 1754 et 2078, il pleut.

Synopsis :
Shunpei est un immigré coréen débarqué au Japon. De nature violente, il va gâcher la vie de tout son entourage, et ce jusqu'à sa mort.

D'habitude j'aime bien les longues fresques s'étendant sur plusieurs décennies, c'est souvent passionnant,et le fait qu'il n'y ait pas de réel enjeu sinon raconter la vie de diverses personnes durant un temps donné force le spectateur à s'intéresser autant aux personnages qu'à leurs actes (alors que d'habitude seule ces derniers priment). Et de ce côté là, Blood and Bones est extrêmement mal fichu. La première demi-heure est déconcertante, totalement incompréhensible et la mise en place de l'histoire est plutôt laborieuse. Non, totalement laborieuse en fait. Dès l'apparition de Kitano à l'écran (mauvaise foi mise à part), je savais que j'allais détester ce film. Lorsque dès le tout début il viole sa femme pendant de longues, très longues, minutes, je me suis demandé pourquoi Sai Yoichi s'attardait autant sur ça, et avec beaucoup de complaisance en plus. De toute façon, c'est tout Blood and Bones qui est rempli de scènes de violence (pas de débordements sanguinolants, juste des coups) et de sexe gratuites et complaisantes. Moi qui dit un truc pareil ? Purée, c'est le monde l'envers... Etonnant de la part du réalisateur de Quill, film japonais le plus niais de ces dernières années (la triste histoire d'un, moche forcément, sharpei ; rien à voir donc).
En gros, Beat Takeshi (qui fait son Beat Takeshi) a appris une liste de 4 verbes pour pouvoir jouer dans Blood and Bones : frapper, gueuler, violer et faire du vélo (il y en a un plus amusant que les autres, je ne dirai pas lequel, ça dépend des gens). Alors il le fait bien, bravo, mais pendant 2h30 c'est un peu longuet. Surtout qu'il n'y a personne en face de lui. Mais que veut-il dire par là donc qui quoi où comment ? Hé bien les autres personnages sont des larves subissant les caprices de monsieur Takeshi qui, sous prétexte qu'il a une fabrique de quenelles de poissons, se permet d'envoyer chier tout le monde, non sans donner quelque coups de poings ou de bâtons avant. Pass'moi l'sel...PAF!....Où j'ai mis mes chaussettes...PAF!...On est quel jour....PAF!....Oh, j'ai pété....PROUT!...(hum, désolé).... On a donc des acteurs tentant de sauver leur rôle fade et inconsistant, en vain. Et pis ça m'énerve ce misérabilisme ambiant, tout le monde est triste, suicide par ci, tumeur par là, ça charge à bloc. Au moins dans Sympathy for Mr. Vengeance, c'était primordial pour "justifier" les actes des protagonistes, alors que là tout n'est pas obligatoire. Tout ça pour souligner que "bouh il est vraiment pas cool le pater, ouin". J'ai pas aimé et je le montre et merde alors. Et puis déjà qu'on cherche à nous tirer les larmes au pied-de-biche, il fallait en plus qu'ils rajoute une musique imbuvable au cas où les gens n'aient pas compris. "Alors là elle s'est coupée les veines avec les ongles de son bébé de 6 mois, avant de tomber du haut du toit avec le gosse et pas de bol, elle atterrit sur son autre enfant de 6 ans qui avait sur lui 2 kilos de C4 et en plus ils sont à proximité d'un orphelinat pour enfants aveugles unijambistes, d'une léproserie pour nain et de l'armée du salut; bon mets les violons on sait jamais des fois que des gens rigolent". J'exagère, mais pas beaucoup hein. Enfin bref je n'ai pas versé une larme du film, ce qui prouve qu'il n'y a rien de sincère là-dedans (car oui, je suis un grand sensible). Ou que ça n'était pas le but et dans ce cas je suis totalement passé à côté. Mince, c'était un chef-d'oeuvre alors si ça se trouve, non je déconne.
C'est dommage parce que ça m'intéressait vraiment cette histoire d'immigrant nord-coréen s'installant au Japon, de voir la ségrégation à laquelle ils avaient droit, les détails historiques. Seul problème, rien de tout ça dans le film ou alors c'est traité par dessus la jambe et en moins de 30 secondes, le Guiness des Records faisant foi. Tout ça pour dire que j'ai adoré et qu'il entre sans problème dans les meilleurs films que j'ai vu cette année. Comment ça c'est pas l'impression que j'ai donnée au-dessus ? Relisez, relisez...

Trailer

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Commentaires
M
C'est tout Flichte, je le disais à mon voisin hier, ce type est lui même ambigüe, mon voisin m'a répondu "mais je ne le connais pas".<br /> <br /> Kitano acteur, c'est souvent bon que dans Kitano réalisateur.
D
Critique tordante. Par contre on sait pas si t'as aimé ou pas à cause de tes derniers mots.
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