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Shoot and Kill
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6 juillet 2005

Bilan Coréen - Part Three A : les biens mais pas top

En dehors du fait que je sue comme un gros porc pour trouver l'accroche qui arrache tout du sol au plafond, il m'est assez difficile de me souvenir parfaitement des films dont je parle, les 3/4 ayant été visionnés une seule et unique fois, dans des conditions parfois hallucinantes de délabrement corporel (dont je tairai les détails mais je vous aurais raconté des histoires hilarantes à base d'asticots ainsi que d'odeur néfaste pour le trou de la couche d'ozone), et lors d'une époque que les moins de 20 ans ne doivent pas connaitre. Laaaaaaaaa bohèmeuuuuuuuuh, laaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa bohèmeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh...............

2009lostmemories_2002_01_t12009 : Lost Memorie, 2001, Lee Si-Myeong
Je tiens tout d'abord à signaler que le titre du film ne correspond pas à l'année de sa production. Auquel cas mon calendrier est à foutre à la poubelle. Le film se déroule dans un univers réaliste mais uchronique. En effet, suite à une tentative d'assassinat d'un officier japonais déjouée en 1909 (la réalité est tout autre puisque l'homme a été bel et bien tué cette année là), le cours de l'histoire est changé puisque le Japon devient un allié des Etat-Unis durant la seconde guerre mondiale et que le pays s'approprie la Corée. Jamais 2009 n'utilise cet argument scénaristique pour proposer une réflexion sur les interactions entre le Japon et la Corée du Sud. On est dans un film d'anticipation à tendance action basique et je ne m'en plains pas, loin s'en faut. Malgré tout, la tendance à verser dans l'utra-nationaliste primaire (presque raciste) gâche légèrement la vision du film. Mais ça, c'est habituel chez les coréens, impossible de parler de l'histoire de leur pays sans sombrer dans la vulgarité la plus crasse (sauf en de rares exceptions comme Memories of Murder ou Taekugki). Autre point noir : les ralentis omniprésent doublant quasiment la durée du film (non, je n'exagère jamais). Bonjour, je coupe une motte de beurre en slow-motion pour épater mes enfants qui n'en demandaient pas tant. Par contre, quand 2009 vire SF, ça surprend et ça fait bien plaisir.

wackyswitch_2004_01_t2Wacky Switch, 2004, Jeong Yeon-Won
Le buddy-movie coréen, autre grand classique national. Une sorte de CRC au masculin (mais sans romance, l'homosexualité dans un film commercial et grand public? Beurk, au pilori). On a donc ici un écrivain raté qui doit payer des dommages à un jeune homme qu'il a renversé; le boss d'un gang lui propose alors une forte somme d'argent pour écrire sa biographie. Celui-ci n'a pas le choix et va se retrouver mêlé à leurs affaire. Comme souvent en Corée, la comédie s'entrecroise avec le film de gangster. C'est inhérent à la culture nationale, les gangs faisant partie intégrante de la vie du pays. Souvent ridiculisés au cinéma, on ne peut pas vraiment dire qu'on est intimidé devant leur charisme. A Wacky Switch n'échappe donc pas à la règle et mixe vaudeville, gags lourds, tabassages en règles (même dans la pire comédie simplette et guillerette, on peut voir un mec se faire défoncer la tronche à coups de bite d'amarrage) et amitié virile. L'insertion d'un écrivain dans le schéma habituel permet ici de proposer des séquences qui aèrent le film puisque montrant les récits du personnage. Foncièrement sympathique.

arahan_2004_06_t1Arahan, 2004, Ryu Seung-Wan
Je l'ai attendu ce film, oh que oui. Ryu Seung-Wan derrière la caméra (Die Bad; No Blood, No Tears), son frère devant, un trailer foutrement bien fichu, j'en bavais déjà. Alors forcément, je me suis choppé la grosse édition collector sous forme de manuscrit ancien s'ouvrant comme un coffre. Et à vrai dire, la déception a été à la hauteur de la beauté du packaging. Moi qui pensait avoir le droit à un quelque chose d'énorme, j'ai simplement assisté à du wu xia mixé à de la grosse farce bien grasse. Non pas qu'Arahan soit médiocre, loin de là, mais il y avait possibilité de faire LE film d'action asiatique de 2004. En l'état, on a un petit actioner comique (ou plutôt l'inverse en fait) qui ne va pas bouleverser grand chose. Les SFX sont au top, les acteurs également, le scénario moins et le final non plus. Heureusement, Ryu a l'air de s'être rattrapé avec Crying Fist qui reçoit des critiques plutôt positives au niveau international.

aurevoirufo_2004_02_t1Au Revoir, UFO, 2004, Kim Jin-Min
Mais pourquoi diable un titre à moitié en Français ? Aucune idée et à vrai dire, on s'en fiche un peu. Malgré l'affiche qui peut prêter à contusion (parce que là-bas, des gens se battent pour l'avoir, si), Au Revoir, UFO (mais pourquoi diable un titre....ah non je l'ai déjà dit) n'est pas une CRC à proprement parler. Si romance il y a, cela reste secondaire. L'intérêt du film résidant dans la description de la vie d'un paisible quartier de la périphérie de Séoul. Un quartier habité par des personnages sympathiques, excentriques, que jamais le réalisateur ne regarde de haut et dont les destins sont liés. Lee Beom-Su incarne avec sa bonne humeur et son énergie habituelle un animateur radio amateur passionné d'ovnis, amateur car son véritable métier étant chauffeur de bus. C'est moins affriolant, j'en conviens. Et lui aussi d'ailleurs. Au Revoir, UFO est une des bonnes surprises de 2004 (une des seules ?), sincère, drôle, touchant. Même un jésuite mort y succomberait. Mais attention, on ne vit que deux fois.

h_2002_02_t2H : Murmurs, 2002, Lee Jong-Hyuk
Totalement ancré dans la mouvance post-Seven, H verse souvent dans le glauque et le sordide. Et moi, j'adhère immédiatement. Malheureusement, ce n'est pas ça qui fait un film et Lee Jong-Hyul se perd assez souvent dans les méandres d'un scénario (un peu) tordu mais sauvé par le fait que la psychologie des personnages, et surtout de l'acteur principal jouant un inspecteur rongé par le doute, relègue la plupart du temps l'intrigue policière au second plan. Reste un tantinet de suspense crée par le fait qu'on soit devant quelque chose ressemblant à un whodunit. Et donc forcément, comme c'est la mode depuis 5/6 ans, il faut LE twist final qui surprend tout le monde même s'il est totalement incohérent et contredit la totalité du film (cf. Haute Tension). Apparait alors la bonne idée du film, le véritable sens du H avec le mot dont il est la première lettre qui s'inscrit sur l'écran lors du dernier plan. Le tueur était-il Horticulteur ? Va-t-il souvent chez l'Homéopathe pour se faire guérir de ses Hémorroïdes avec des crèmes à base d'Hormones de Hérissons Hermaphrodites au(x) sexe(s) Hypertrophiés et à l'habitation fonctionnant sur le principe de l'Hydroélectricité ? Je ne dirai rien en dehors du fait que la noirceur jusqu'au-boutiste qui s'en dégage est sublime.


gangstersparadise_2004_03_t1Harbor Mokpo aka Gangster's Paradise, 2004, Kim Ji-Hun
Prétendument polar versé dans la comédie, Harbor Mokpo est finalement une grosse farce bien baveuse possédant les gags les plus lourds qu'il m'ait été donné de voir dans un film coréen, Dig or Die étant bien sûr hors-compétition. Et le pire, c'est que ça me fait rire. C'est ridicule, totalement grotesque, souvent pitoyable et on en redemande ! Sachez tout de même que l'histoire parle d'infiltration policière dans un gang notoire, de trafic de je ne sais plus quoi, de mecs plongeant les mains dans la chiasse la plus dégueulasse qui soit, d'attardés mentaux en jogging rouge se croyant invincibles et j'en passe... Consternant et jubilatoire. Dommage que, comme d'habitude, Harbor Mokpo change du tout au tout sur la fin pour devenir totalement sérieux (baston premier degré et amitié virile). Comme si les producteurs essayaient de se racheter à chaque fois une conscience.


ifyouwereme_2003_01_t

If You Were Me, 2003
Initiée par la branche coréenne de l'Organisation des Droits de l'Homme, désireuse de faire réfléchir le public sur les nombreuses formes de discrimination encore présentes en Corée du Sud, cette compilation de six courts-métrages réunit des réalisateurs engagés tels que Park Chan-Wook, Lim Soon-Rye, Jeong Jae-Eun, Yeo Kyun-Dong, Park Jin-Pyo et Park Kwang-Soo. Chacun y a va de son pamphlet plut ou moins subtil mais à chaque fois efficace, les plus réussis étant The Man with the Affair, parlant d'un pédophile subissant la punition par la honte (un écriteau mentionnant ses actes est affiché sur sa porte dans l'immeuble où il vit, pratique courante en Corée et également en Belgique je crois bien) et Crossing, mi-fiction/mi-documentaire avec un handicapé mental jouant son propre rôle et relatant les difficultés qu'il traverse au jour le jour. Une véritable réussite qui devrait être visionnée par tous et toutes. Cela a beau se dérouler dans un pays en particulier, les thèmes sont universels.

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