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Shoot and Kill
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20 juin 2005

La Sanction (The Eiger Sanction), 1975, Clint Eastwood, USA

sanctionSynopsis :
Jonathan Hemlock est professeur d'art à l'université et collectionne les tableaux de grans maîtres. Pour pouvoir se financer son hobby plutôt couteux, il travaille secrètement pour le gouvernement en participant à des missions appellés "sanctions' et visant à punir l'ennemi. Cette fois, il le jure, c'est la dernière.

1975, année mémorable s'il en est. En effet, c'est à cette époque que Jean-Claude Bourret apporta la couleur à la télévision française, que Microsoft fut fondé, que les Khmers rouges (en hommage à Géronimo) s'emparèrent de Phnom Penh et que la première femme gravit l'Everest (elle avait 36 ans et était japonaise, d'après les dernières nouvelles, elle n'avait plus 36 ans mais était toujours japonaise, ou morte). En fait, si on y réfléchit bien, tous les ans on a le droit a quelques évènement incroyables qui permettent au citoyen lambda d'animer la conversation au repas de communion du petit dernier. Merci le monde de nous sauver ce moment incontournable dans la vie d'un jeune catholique.
Mais puisque l'on parle cinéma, enfin que quelqu'un essaie de le faire croire (moi en l'occurence), 1975 est également l'année de sortie du quatrième long-métrage réalisé par Clint Eastwood : La Sanction (1975, ah mais je l'ai déjà dit en fait). Après un Frisson dans la Nuit (1971), honnête thriller démontrant déjà tout le talent de son auteur, l'Homme des Hautes Plaines (1973), formidable western crépusculaire et Breezy (1973), drame intimiste méconnu, Eastwood nous offre là un curieux et surprenant film de....de quoi au fait ? C'est assez difficile à dire tant il brasse de genres et en même temps ne ressemble à rien. L'histoire est totalement destructuré et nous emmène là où jamais on ne pensait aller. Le film joue avec les codes inhérents au film d'espionnage pour mieux les détruire. On a même le droit au milieu du film à un long passage où le personnage principal s'entraine pour se remettre en forme avant la phase finale. Passage où s'enchainent les paysages sublimes (plaines désertiques et rocailleuses magnifiées par la mise en scène du père Clint). A ce sujet, la réplique intervenant avant le début de la mission est assez amusante : Vous êtes imprévisible mon cher Hemlock. Et on atterrit directement en Suisse, sans explication, en voyant le personnage marchant dans la rue en portant des paquets. On ne connait le fin de mot de chaque action qu'en voyant le début de la suivante. Ca fait plaisir de voir un film qui ne prend pas les spectateurs pour des abrutis en expliquant de A à Z le moindre fait et geste de ses protagonistes. Encore plus quand on a de la punchline juteuse et savoureuse. De la vraie, de la bonne, de la vintage made in seventies. Débitée par Clint Eastwood himself, on atteind là le nirvana.
Ahhhhh, les 70's justement, une époque où les acteurs ne faisaient pas appel à une doublure (communément appelée victime ou poire dans le jargon cynique des stars) à la moindre occasion. Voir Clint escalader des gouttières à mains nues et sans artifices, se battre avec des chaises, escalader tout et n'importe quoi est formidable. Déjà dans Dirty Harry, on pouvait retenir son souffle lorsqu'il saute sur un bus depuis un pont. Alors les jeunots ! Prenez-en de la graine ! Il était bouillonnant plein de vie, filmait caméra à l'épaule avec d'innombrables mouvements. La Sanction est pour moi un des fleurons de sa filmographie, hélas injustement boudé et souvent oublié.

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