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Shoot and Kill
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Shoot and Kill
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20 juin 2005

Scanners, 1981, David Cronenberg, Canada

scannersSynopsis :
Périphérique de numérisation de documents (photos, diapos, dessins, texte...) et de petits objets.
Ah non ok voilà, j'ai trouvé :
Consel, un conglomérat de fabrication et vente d'armes en tout genre, dirige le projet Scanners, dont le docteur Paul Ruth est le directeur. Un scanner est une personne ayant des pouvoirs psychiques et Consel compte utiliser ces gens comme armes de guerre en les "éduquant". Darryl Revok, le plus puissant d'entre eux, leur mène une lutte acharnée.
La découverte d'une nouvelle "recrue" plutôt intéressante, Cameron Vale, va compliquer tout cela.

Les films de David Cronenberg ont toujours été décrit comme de "l'horreur intelligente". Un terme sûrement crée par une frange haissant le cinéma de genre et supposant que par définition, le cinéma fantastique et horrifique est destiné à abêtir ceux qui en sont adeptes. Dans un sens, j'ai tout de même du mal à l'accepter, ils ont raison : les films de Cronenberg ne ressemblent à rien d'autre (tout du moins jusqu'à The Naked Lunch) et portent tous en eux une réflexion toujours pertinente et aboutie. Scanners ne déroge pas à la règle, mais possède quelque chose en plus par rapport à Frissons, Rage et Chromosome 3 (je me répète mais beurk) : un sens cinématographique hors du commun. C'est le premier film de son auteur qui véritablement dérange et passionne.
La télépathie et la télékinésie sont des sujets qui peuvent paraitre totalement ridicules s'ils sont mal traités ("ouais, je te balance une assiette à la figure rien qu'en y pensant, ouais !"). Ce n'est donc pas à la portée de n'importe quel tâcheron de rendre crédible et intéressant des échanges psychiques entre individus. Cronenberg y parvient à l'aide de ficelles d'habitude utilisées dans les films d'espionnage : le conglomérat surpuissant, une résistance qui s'opère, un groupuscule coincé entre les deux, des agents doubles, des starlettes en bikini...non pas de starlettes en bikini (LE point négatif du film). Et au lieu des habituelles armes de poing, on a des cerveaux au travail. S'ensuit alors des luttes mentales acharnées que les acteurs parviennent à rendre crédible en jouant sur les mimiques faciales, sur le mouvement du crâne, des yeux. Fascinant. Et risible pour quelqu'un qui ne regarde jamais de films de genre d'habitude, j'en suis conscient. Mais fascinant. Surtout quand on a Darryl Revok qui est incarné par le formidable Michael Ironside. Malsain rien qu'en bougeant les yeux, cet homme est l'incarnation de Dieu (Satan ?) sur Terre. Je te baise les pieds ô saint homme.
A un rythme d'enfer s'enchainent les séquences d'anthologie (scannage sur cobaye yogi, explosion de crâne, combat mental chez le sculpteur ancien psychopathe) et les trouvailles génialissimes. Par exemple, Cronenberg prend pour base le fait que les pouvoirs psychiques des scanners sont basés sur le système nerveux. Un ordinateur possédant lui-même un système nerveux ayant ses propres caractéristiques est donc "scannable". La séquence où Cameron Vale opère à l'aide d'un téléphone puisque l'ordinateur est relié au réseau est hallucinante. J'en suis encore scotché. Plus de suspense en voyant un mec froncer les sourcils devant un combiné que n'importe quel film se voulant haletant sorti des dernières années. David, t'en as dans le bide. Cronenberg, fort comme un iceberg. La rime est mélodieuse, qu'attendent donc les vieillards à tricorne pour m'incorporer dans leur club gériatrique de mots croisés ? Je ne parlerai pas du final apocalyptique, époustouflant, cataclysmique, écoeurant, cathartique et jubilatoire. Non je ne parlerai pas de cette lutte psychique finale usant jusqu'au sang les protagonistes. Non je ne dirai rien du plan concluant le film, glaçant et pessimiste (enfin ça dépend de quel côté on se place). Que dalle !
Des suites ont été réalisées, que je n'ai pas vues mais dont j'imagine le piètre niveau : Scanners II: The New Order, Scanners III: The Takeover et deux spin-off, Scanner Cop I et II (le II ayant aussi porté le titre de Scanners IV, oui c'est compliqué). A chopper tout de même dans un Cash pour se rendre compte de la médiocrité de la chose.

Trailer (sous IE uniquement)

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Commentaires
O
SPOIL !<br /> <br /> http://img122.imageshack.us/my.php?image=scanners26qh.jpg<br /> <br /> Inoubliable comme fin
O
Un sacré film Scanners ! Les scènes les plus marquantes sont sans aucun doute l'entrée en scène de Michael Ironside et...sa sortie de scène, quel duel, tout dans le regarde ou presque...
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