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Shoot and Kill
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20 juin 2005

L'enfer des Armes (Don't Play with Fire), 1980, Tsui Hark, HK

enfer02Synopsis :
Trois adolescents en pleine virée nocturne renversent accidentellement un homme. Une jeune femme en est témoin et décide de les faire chanter. Ou bien ils "s'amusent" avec elle ou ils paient le prix fort de leur maladresse. Une spirale de violence va alors se déchainer.

Après des long-métrages aux histoires extravagantes et se déroulant à d'autres époques, Tsui Hark décide pour la première fois de tourner un film réaliste dans un contexte contemporain. Véritable manifeste d'un jeune homme déchainé, déchiré et tout simplement génial (car Tsui Hark est un génie, d'ailleurs : THRTW !), L'Enfer des Armes est un film jusqu'au-boutiste, énergique et sans concession. Remonté contre son pays et sa société passive, il signe là son film le plus virulent. Cela signifie donc hélas un remontage obligatoire du film sur ordre des autorités, on peut aussi appeller ça un charcutage en règle mais il faut bien avouer que le film ne perd pas sa force dans sa version cinéma.
Pour illustrer la différence entre les deux versions, prenons pour exemple l'explosion dans le cinéma au début du film. Dans la version cut, la scène sert uniquement à présenter le personnage du policier incarné par Lo Lieh. Dans la director's cut, on assiste à la fabrication de la bombe pour découvrir que ce sont les trois protagonistes principaux eux-mêmes qui l'ont déposé ! Et c'est ceci qui va déclencher le chantage de la fille et non pas un bête accident de voiture. Les actes terroristes du film passent donc de simple contexte social dans la version cinéma à un élément moteur de la narration et de l'histoire dans la director's cut, les héros passant du statut de victimes dans la version censurée à celui d'apprentis terroristes dans la version d'origine. L'histoire change mais la forme est la même : de la rage, de la férocité, une envie d'en découdre avec tout un système vérolé (mais demi-écrémé hein). On peut remarquer que, comme il s'évertue à le faire depuis ses débuts en tant que réalisateur, Tsui Hark évite à tout prix les habituels champ/contre-champ lors des dialogues, ça peut rappeller un certain John Carpenter qui a souvent fait pareil tout au long de sa prodigieuse carrière.
De nombreuses scènes utilisant la violence comme outil narratif parsèment le film, cela signifie donc qu'aucune gratuité n'est permise. Tsui Hark, c'est pas Chang Cheh quand même (mais attention hein, Chang Cheh c'est super fuuuuuuuuuuuuun). Il faut savoir que ce film a ouvert la voie aux Catégorie III, sans L'enfer des Armes pas de Run & Kill, de Raped by an Angel, de Camp 731 ou d'Ebola Syndrome. Simon Yam et Anthony Wong n'en seraient peut-être pas où ils sont maintenant. Des Exemples ? Une souris devenant hystérique après s'être fait enfoncer une aiguille dans le crâne (amusant de voir comment termine la personne jouant à cela d'ailleurs), un mec se fait racler la face au sol en voiture (ben non, Jan Kounen et Frank Miller n'ont rien inventé), je vais pas tout dévoiler non plus, je voudrais pas vous gâcher la vision du film, ce serait dommage. Aussi dommage que de se faire couper un bras par une porte de garage pendant qu'on jouait à Indiana Jones circa Lost Raiders avec des potes. Aussi dommage que de rater son train à 1h00 du matin quand on est une jeune femme de 23 ans et qu'on se situe dans un quartier fréquenté par de chaleureux anciens prisonniers devenus SDF par la force des choses. Aussi dommage qu'une émission TV sans bêtisier animalier. Aussi dommage que griller un feu rouge pendant que le convoi exceptionnel de la prochaine fusée Ariane déboule sur le carrefour. Aussi dommage que croire qu'une dystopie est une maladie génitale. Aussi dommage que faire un barbecue le jour de noël parce qu'on a Alzheimer et qu'on se rappelle plus que généralement la température hivernale se prête mal au saucisses grillées mais qu'on a trop de fierté pour annuler le repas de fête et que donc subséquemment la totalité des invités meurt par gel des voies respiratoires d'où l'air super con quand la police débarque et voit 12 abrutis à chapeau pointu avec une merguez bleue sortant de la bouche tel mon stylo-plume de mon rectum quand mes célèbres crises de sudation anale font leur apparition.
Je tiens absolument à pousser un gros coup de gueule envers Tsui Hark : est-ce que s'il-te-plait, tu pourrais arrêter de montrer ton sur-talent, c'est vexant pour les jeunes réalisateurs. C'est vrai quoi, c'est chiant un mec qui peut pas s'empêcher de faire des plans magnifiques, des cadrages parfaits et imbattables, des séquences super chiadées. Tsui Hark, quand il se lève le matin la tête dans le gaz avec sa Super 8 pour filmer son petit déjeuner, il obtient Citizen Kane meets L'Aurore version HK. C'est une maladie, ça s'attrape assez jeune et aucun traitement n'est disponible à l'heure actuelle. Nous pouvons seulement affirmer avec certitude que Brett Ratner, Paul Anderson et Lars Von Trier n'en sont pas atteints. Tant mieux pour eux. Même si vous êtes allergiques au ciné asiatique, parce qu'après tout c'est rien que des chinois qui font du karaté ou qui se tirent dessus en gueulant des noms d'épices exotiques, regardez les 25 dernières minutes du film, autrement dit : ze séquence in ze cimetière. Pas un plan à jeter, rien, la perfection absolue amenant des émotions que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Et encore moins dans Thalassa.
Ceux qui ont vu Dawn of the Dead de George Romero reconnaitront sans problème la musique des Goblins qui ajoute au film une ambiance assez mystique.

Trailer HKvidéo
Trailer originel pour que Wops il vienne plus faire chier

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